Les travailleurs migrants, pauvres et souvent issus du sous-continent indien, sont victimes par milliers d’une forme de traite aux fins d’exploitation du travail institutionnalisée par la pratique du "kafala".
En 2022 se tiendra la Coupe du monde de football dans le petit État Qatari. Un évènement qui nécessite d’ores et déjà des travaux pharaoniques afin de doter l’émirat des infrastructures nécessaires.
Dans un pays où 90% des travailleurs sont étrangers et où le système inique du Kafala lie patrons et salariés - ces derniers ne pouvant changer d’entreprise sans l’accord de leurs employeurs - les conditions de travail des ouvriers (issus du Népal, d’Inde et du Pakistan pour la plupart) sont souvent proches de l’esclavage.
Travaillant sous une chaleur de plomb et ne percevant que rarement leurs premiers mois de salaires, ceux-ci se voient souvent confisquer leurs documents d’identité, ce qui les met dans l’illégalité et les contraint à rester murés dans leurs lieux de travail sordides.
Si le Qatar a annoncé des mesures visant à lutter contre ce phénomène, celles-ci ne concernent que les ouvriers travaillant sur les infrastructures de la Coupe du monde et ne suppriment pas le système du Kafala. La situation, extrêmement préoccupante, avait convaincu le Parlement européen d’adopter une résolution relative à cette question le 21 novembre 2013 et a donné lieu à une audition en février 2014.
l’Humanité, "Qatar : l’esclavage ne passe pas", 14 février 2014 : http://www.humanite.fr/monde/qatar-l-esclavage-ne-passe-pas-559127
A lire aussi :
Pattinsson, Pete, Revealed : Qatar’s World Cup "slaves", The Guardian, 25 septembre 2013 : http://www.theguardian.com/world/2013/sep/25/revealed-qatars-world-cup-slaves